Eugenie Bouchard: Le rêve by Michel Marois

Auteur:Michel Marois
La langue: ara, fra, fra
Format: epub
Éditeur: Les Éditions La Presse
Publié: 2016-05-24T02:40:36+00:00

Pendant qu’Eugenie se repose, au Canada et ailleurs on mesure l’impact de sa remarquable progression. Plus de 1,8 million de Canadiens se sont levés tôt le 6 juillet pour suivre à la télé­vision la finale féminine à Wimbledon, dont 717 000 télé­spectateurs au réseau francophone RDS. Les clubs de tennis notent un intérêt renouvelé partout au pays et les dirigeants de Tennis Canada sont aussi fiers de voir leurs efforts récompensés qu’ils sont heureux de profiter de cette manne à quelques semaines de la Coupe Rogers.

Les spécialistes tentent d’expliquer les raisons des succès de la joueuse de 20 ans. Quelques jours après Wimbledon, nous contactons quelques anciennes championnes pour en discuter.

L’Américaine Chris Evert (18 titres en Grand Chelem) ne tarit pas d’éloges à l’endroit de Bouchard : « J’ai eu l’occasion de passer quelques jours avec elle, cet hiver, et j’ai été séduite par sa personnalité et par sa grande intelligence du tennis. Elle a cette capacité d’imposer son plan de match quelle que soit son adversaire, et aussi de s’y tenir peu importe le pointage. J’ai aussi l’impression qu’elle a un plan de carrière bien défini en tête. »

Pam Shriver, qui a gagné 21 titres du Grand Chelem en double et qui travaille comme analyste pour la télé américaine, insiste sur la difficulté de ce qu’Eugenie a accompli : « Ses performances en Australie, à Roland-Garros et à Wimbledon sont éloquentes. Il faut vraiment beaucoup de cran pour faire aussi bien dans des tournois éprouvants de deux semaines comme ceux du Grand Chelem. Et elle l’a fait trois fois d’affilée ! Ce qui m’impressionne le plus, c’est sa confiance. Elle semble parfaitement à l’aise sur un court, même quand elle affronte les meilleures. On voit dans son attitude qu’elle n’a peur de rien et elle joue avec une confiance inébranlable. »

La Française d’origine canadienne Mary Pierce, ancienne championne à Roland-Garros, y va de comparaisons élogieuses : « Eugenie est encore jeune, mais elle est très ambitieuse et elle a le talent pour atteindre ses objectifs. Elle sait ce qu’elle veut et elle est prête à tout pour l’obtenir. En ce sens, elle me rappelle un peu Monica Seles ou Steffi Graf. Avec elles, il n’y avait pas de conversation, pas de social : elles avaient un boulot à faire, jouaient leur match et repartaient, le plus souvent avec la victoire. Comme Eugenie. »

Plus près de la jeune joueuse, Sylvain Bruneau note : « Ce qui frappe le plus depuis un an, c’est qu’Eugenie est une bien meilleure athlète, plus forte, capable de frapper des coups plus puissants et plus rapides sans avoir à sacrifier ses qualités athlétiques. Elle se déplace beaucoup mieux qu’auparavant grâce à sa forme physique supérieure et aussi à son expérience. »

Désormais une tête d’affiche et sûre de ses moyens, Bouchard va maintenant devoir apprivoiser une autre adversaire : la pression d’être la favorite.

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